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Mesdames, Messieurs,
Participants au colloque sur la guerre du Viet Nam
Texas USA
Par deux fois le rideau de fer est tombé sur le Viet Nam.
La première fois, en août 1945, les communistes vietnamiens ont forcé l’empereur BAO DAI à abdiquer, lui qui venait de recouvrer l’indépendance totale de son pays, le Viet Nam, après la capitulation des forces d’occupation japonaises.
Terrifiés, près d’un million de Nord-Vietnamiens ont saisi la première occasion offerte par les Accords de Genève pour regagner le Sud Viet Nam, constituant l’exode le plus important jamais survenu dans ce pays. Mais les dirigeants communistes, n’ayant pas assouvi leur soif de pouvoir, préparent activement la deuxième guerre avec objectif final, la conquête du Sud et l’expansion vers le Laos et le Cambodge. Ainsi, le premier traité de paix fut-il rapidement violé, entrainant le peuple vietnamien dans sa deuxième tragédie qui allait durer encore deux décennies : 1956-1975 !
La deuxième fois, le 30 avril 1975, ils ont achevé leur invasion de la République du Viet Nam, foulant aux pieds l’Accord de Paris du 27 janvier 1973 « sur la cessation des hostilités et le rétablissement de la paix au Viet Nam » ainsi que l’Acte final du 2 mars 1973, par lesquels ils s’étaient engagés sous la désignation « gouvernement de la République démocratique du Viet Nam » avec onze autres gouvernements – ceux de la France, des Etats-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni, de l’URSS, de la Chine, du Canada, de la Pologne, de la République du Viet Nam (Sud Viet Nam), de l’Indonésie, de la Hongrie et du Front de libération du Sud Viet Nam (crée par les communistes Nord-vietnamiens et dissout par eux-mêmes un an après leur invasion du Sud Viet Nam) – et « en présence du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies », à « garantir la cessation de la guerre, le maintien de la paix au Viet Nam, le respect des droits nationaux fondamentaux du peuple vietnamien et le droit de la population sud-vietnamienne à l’autodétermination et à contribuer à la paix en Indochine et la garantir….. ».
Ainsi, depuis près de 40 ans, le peuple vietnamien a-t-il commémoré cette date tragique du 30 avril 1975, à partir de laquelle son pays est devenu un immense goulag rappelant celui de l’URSS des années cinquante et soixante du siècle dernier. Après la « libération » du Sud Viet Nam, près de 500 000 Sud-Vietnamiens, fonctionnaires, militaires, médecins, journalistes, écrivains, prêtres, de « l’ancien régime » furent incarcérés dans une centaine de camps de concentration faussement appelés centres de « rééducation » où des milliers ont perdu leur vie, épuisés, maltraités ou torturés. La durée moyenne de détention, toujours à travaux forcés, était de huit à dix ans, mais le champion en durée d’emprisonnement, Mr Nguyên Huu Câu n’était libéré qu’après trente-sept ans de prison ! A ses côtés, l’illustre Mandela aurait certainement pâli ! A l’extérieur des camps, en même temps, tout citoyen peut être bastonné, arrêté, incarcéré pour n’importe quelle raison, juste pour avoir exprimé un avis défavorable à une politique quelconque du gouvernement, à fortiori du parti communiste ou simplement protesté contre une expropriation de terrain non suivie d’une juste indemnisation.
Des centaines de ces cas typiques marquant de flagrantes violations des droits de l’homme et des droits civiques fondamentaux avaient été dénoncées par les victimes, par différentes organisations de défense des droits de l’homme, aux gouvernements démocratiques du monde, à l’ONU, et dernièrement présentées au Conseil des Droits de l’homme où, au comble de l’ironie, la République Socialiste du Viet Nam venait de s’installer officiellement et confortablement à son siège ! La récente libération de quelques citoyens illégalement condamnés après des années de détention n’a eu lieu que pour tenter de calmer l’opinion internationale alors que la répression durcit partout dans le pays. Qui peut croire que les patriotes vietnamiens qui se sont manifestés contre l’expansionnisme chinois visant leur pays – occupation militaire chinoise des presqu’îles Paracels et d’une partie des Spratleys appartenant légalement au Viet Nam depuis des siècles – furent réprimés sévèrement par le pouvoir vietnamien en place ?
Trop, c’est trop ! Un tel terrorisme d’Etat doit être terminé. Un peu partout, du nord au sud du pays, paysans et citadins, ouvriers et intellectuels, jeunes étudiants et vieux cadres communistes repentis, généraux et officiers retraités et déçus de l’Armée Populaire Vietnamienne, prêtres catholiques, pasteurs et moines bouddhistes, ont conjugué leurs voix et réclamé liberté et démocratie. Le peuple vietnamien tout entier est plus que jamais décidé à combattre pour reprendre son droit sacré à l’autodétermination, des mains des dirigeants communistes et résolument prêt à accepter tous les sacrifices. Il sait pertinemment que seulement de son sang versé, la liberté lui sera rendue. Mais il n’ignore jamais que les puissants de ce monde, ci-dessus cités, lui doivent de mettre en exécution leur engagement dans les Accords de Paris, à « garantir le respect des droits nationaux fondamentaux du peuple vietnamien à savoir l’indépendance, la souveraineté, l’unité et l’intégrité du territoriale du Viet Nam, ainsi que le droit de la population sud-vietnamienne à l’autodétermination….. ». Engagement que, sans cesse, il est besoin de rappeler parce qu’il s’agit ici d’un traité international qui ne souffre d’aucune prescription par le temps, qu’en l’occurrence il n’y a absolument pas de cause susceptible d’invoquer la caducité, compte tenu de la résistance opiniâtre contre le pouvoir de l’envahisseur communiste depuis des décennies, venant des Vietnamiens résidant à l’intérieur et à l’extérieur de leur pays, dénonçant ouvertement les violations flagrantes des Accords de Paris par les communistes Nord-Vietnamiens.
En effet, tout traité international doit être respecté, règle de base du droit international sans observation de laquelle, notre monde serait voué inéluctablement au désordre, à son instabilité chronique, à la raison du plus fort au détriment des plus faibles, pour les hommes comme pour les nations.
Paris, le 20 Avril 2016
Pour le Mouvement d’Autodétermination du Peuple Vietnamien
Le Président,
Me LE TRONG QUAT
Anc. Ministre d’Etat, République du Viet Nam,
Président des Commissions de l’Intérieur et de la Défense
Assemblée Nationale, RVN,
Conseiller à la Cour Constitutionnelle, RVN.